L’enjoliveur – Robert Goolrick



L’enjoliveur – Robert Goolrick
L’enjoliveur – Robert Goolrick
 (Hubcaps, 2016)
Éditions Anne Carrière, 2016, 70 pages
Traduction de Marie de Prémonville
Illustrations de Jean-François Martin


Par ce matin givré de février, mon entrevue avec la mort fut à peine remarquée, et ses rebondissements secrets ne devaient m’apparaître que des décennies plus tard.


Ce court texte est une petite surprise bien agréable pour les fans de Robert Goolrick. Pour les lecteurs qui ne le connaissent pas encore, c’est une excellente façon de le découvrir. En effet, on y trouve concentré l’essentiel de son univers : l’enfance, les adultes négligents, le Sud (des Etats-Unis), les années 50, etc.

Le suspense est entretenu par une série de digressions qui contribuent à créer une ambiance nostalgique. Ce retour aux fifties est également rendu par le graphisme appliqué au livre qu’il s’agisse des illustrations de Jean-François Martin ou de la police choisie pour le titre.
On notera, d’une façon générale, l’extrême attention portée à la conception de l’ouvrage : couverture épaisse, titre embossé, papier crème de qualité : c’est un vrai plaisir de manipuler ce petit livre de collection.

Et l’histoire ? Plus qu’une nouvelle, elle n’aurait pas déparé dans Féroces, probablement le meilleur livre de l’auteur. La construction est bien pensée, même si le lecteur est constamment frustré. Le ton léger rappelle l’insouciance de l’enfance et Robert Goolrick montre à nouveau qu’il sait relever l’humour de situations qui n’en contiennent guère a priori.


En définitive, c’est un texte habile, très agréable à découvrir, et que je recommande à tous.


Ce livre m’a été transmis par l’éditeur.